A aucun moment, il n’a lâché prise sur le plan offensif. Pourtant, la prudence a été de mise tout au long de la seconde période de jeu.
Eliminé de la Coupe de la CAF il y a un peu plus d’un mois, Lassaâd Dridi savait que le soutien de Ridha Charfeddine ne suffirait pas pour se maintenir à son poste. Il fallait apaiser la colère des supporters par une performance et le mieux serait de clôturer la saison en s’adjugeant un titre. Comme c’est complètement raté pour l’épreuve continentale et que le titre de champion de Tunisie est revenu à l’EST, il ne lui restait que la Coupe de Tunisie dans son tableau de chasse. Toutefois, la mission n’était pas de tout repos face à une Espérance portée par l’euphorie de la qualification devant les Algériens de Belouizdad aux demi-finales de la C1 africaine.
Il fallait faire preuve de réalisme, bien lire le jeu de l’EST et, surtout, profiter du manque de fraîcheur de ses joueurs qui s’étaient donné à fond quatre jours auparavant. Après avoir tâté le terrain, comme l’a fait son adversaire du reste, Lassaâd Dridi a donné ses consignes à ses joueurs pour qu’ils aillent plus vers l’avant, à même de prendre quelques risques. Après deux coups francs ratés par Lahmar et un ricochet de Ben Ayada sur le poteau, les Etoilés ont trouvé le chemin des filets par le biais de Jacques Mbé à la 35’. Une ouverture du score à dix minutes de la fin de la période initiale : le coach étoilé ne pouvait espérer un meilleur scénario.
Prudence mesurée
Réussissant à préserver le petit avantage durant les dix dernières minutes de la période initiale, il fallait changer de tactique après la pause. Le coach étoilé a opté pour une prudence mesurée. Toutefois, Dridi n’a pas oublié que la meilleure défense, c’est l’attaque. De surcroît, le jeu des Etoilés était porté vers l’offensive durant les premières minutes de la seconde période de jeu, dans la perspective de marquer le but assassin. Sauf que les joueurs, bien qu’ils aient appliqué les consignes de leur entraîneur, ont manqué de punch à l’approche de la zone de réparation adverse, notamment Haj Mahmoud, qui reprit lamentablement dans les mains de Ben Chérifia. Pourtant, il a été servi sur un plateau par Ben Ouannès. Cette tentative ratée n’a pas empêché l’entraîneur étoilé de préserver son approche offensive et ne rien lâcher jusqu’à la fin. L’offensive oui, mais quand l’occasion se présentait sans prendre de risques inutiles. Car quand l’EST attaquait, la consigne était de se replier derrière pour créer le surnombre devant la cage de Mathlouthi. Une approche classique, certes, mais cela a rendu la domination des «Sang et Or» stérile au point que la donne n’a pas changé, y compris durant les 7 minutes du temps additionnel.
Bref, Lassaâd Dridi a su lire le jeu de son adversaire. Il a profité du manque de fraîcheur des joueurs adverses qui se sont donné à fond quatre jours auparavant pour arracher la qualification aux demi-finales de la C1 africaine. Le coach étoilé était conscient que les joueurs de l’EST avaient laissé des forces sur le plan physique. Il fallait en découdre avant la pause et gérer l’avance en deuxième mi-temps. Une approche classique, certes, mais quand elle est soigneusement appliquée, le résultat est garanti.